24 - Aïd 2011

Nous devions aller en Algérie pour l'aïd. Mais les autorités algériennes ne nous ont pas accordé les visas.

Bien sûr on ne nous a donné aucune explication. Peut-être le fait que nous travaillions pour Caritas. Peut-être aussi une certaine insécurité en Algérie. Les enlèvements de Tindouf ne nous ont pas aidés...

Dommage.

Mais il est également intéressant de passer le temps de l'Aïd au Maroc. 

La veille de l'Aïd, nous sommes à Casablanca. Il est encore possible d'acheter un mouton.

Quand le mouton est acheté, il faut le transporter.

C'est souvent le travail des jeunes, qui trouvent cela très drôle.

Comme ici dans la nouvelle médina de Casablanca.

Quand on est un peu plus âgé, c'est beaucoup plus calme.

On prend son mouton en laisse et on l'emmène tranquillement.

Retour à Rabat. Matin de l'aïd. 

Pour encore une heure ou deux, les bêlements se répondent les uns aux autres. 

Les moutons, comme celui-ci, qui sont sur les balcons entendent ceux qui sont sur les terrasses et ceux qui sont dans les cours. 

Dans la rue, on voit passer des bouchers, souvent non professionnels. Facile de les reconnaître, ils se déplacent avec de grands couteaux. Dommage, nous n'avons pas de photo !

Balade dans la médina.

Les premiers moutons ont été sacrifiés.

Les jeunes ont allumé des feux, avec de vieilles caisses, des palettes, des morceaux de vieux meubles.

Tous les 100 mètres, parfois moins, vous avez un feu comme celui-ci.

Il s'agit de faire griller les têtes et les pattes.

Et pour les jeunes, c'est un petit boulot qui permet de gagner quelques sous. 

Retour dans notre immeuble.

Ce matin, nous avions l'impression que tout le monde était parti à la campagne et qu'il n'y aurait pas de mort sur la terrasse.

Mais des gouttes de sang dans l'escalier nous amènent à penser le contraire.

Hé oui, il y a 2 carcasses sur la terrasse. 

Le monsieur à la grande barbe blanche pense que Brigitte Bardot ne serait pas d'accord...

Mais il est plus généreux qu'elle.

Nous redescendons avec des brochettes.

Il est 13h. Nous avons mis de côté le poisson que nous avions préparé (quelle idée de préparer du poisson le jour de l'Aïd...).

Nous nous installons donc pour manger les brochettes.

Et voici que nos voisins d'en face nous appellent de leur terrasse.

Là-bas, nous nous installons dans la bonne ambiance... et parfois un peu de fumée lorsqu'elle part dans la mauvaise direction.

Comme les moutons viennent d'être tués, ou plutôt sacrifiés, on mange des brochettes d'abats.

Nous sommes également invités pour le lendemain.

Le tagine au mouton et aux pruneaux est vraiment très bon. Et l'ambiance toujours aussi bonne. 

Ici aussi les anciens trouvent que la nouvelle génération a perdu les valeurs de la précédente ...

Voilà. C'était notre aïd chez Mounir, que nous avions connu les premiers mois de notre arrivée, quand nous lui avions acheté des blocs de mousse et du tissu pour nous faire des banquettes. Pour un bon prix avait-il dit. Et c'était vrai.

Comme pour le Ramadan, et peut-être encore plus, le sacrifice du mouton est quasi général.

Nous avons quand même rencontré une femme d'une famille qui ne le pratique pas. Et ce n'est pas pour une question d'argent.

Mais il faut déjà naviguer dans des milieux particuliers pour trouver ces exceptions.