Nous sommes mi-avril. Ce vendredi, nous arrivons à Sebta (Sebta pour les Marocains, Ceuta pour les Espagnols).
Hé oui ! Pour ceux qui l'auraient oublié, l'Espagne "possède" encore 2 villes sur la côte marocaine, Ceuta et Melilla.
Comme nous entrons en Europe, la frontière est un peu particulière...
Nous venons là certespar curiosité, mais aussi parce que Mathilde (l'étudiante en stage à Caritas) arrive au bout de ses 3 mois touristiques au Maroc. Sortir du Maroc, puis y rentrer, permet de repartir pour une nouvelle période de 3 mois...
Mais les policiers marocains n'apprécient pas trop la manoeuvre : il faudra rester 48 h à Sebta. Discussion. Ils acceptent 24 h. Nous avions prévu 3 ou 4 h ...
Grâce aux policiers marocains, nous sommes obligés de visiter Sebta. Et nous découvrons une ville très espagnole.
Les paroissiens sont en train de préparer leurs chars (el paso) qui vont défiler chaque jour de la semaine sainte en faisant le tour de la ville. Il peut y avoir jusqu'à 40 hommes par char.
Nous n'en avons vu que les préparatifs... très surveillés: les robes des pénitents "los nazarenos" et les cagoules pointues. Toutes ces tenues attendaient sous bonne garde dans les vestiaires... Le Maroc est à moins de 3 km, on croit rêver!
Toujours grâce aux policiers marocains, nous partons le lendemain matin à la recherche de cette fameuse barrière qui doit empêcher les Africains d'entrer en Europe. Nous suivons la côte. Logiquement on devrait y arriver assez vite.
Et voilà la première chose bizarre. Au milieu de la photo, on voit (assez mal, c'est vrai) cette clôture qui avance dans la mer.
Il s'agit donc de compliquer la vie de ceux qui sont côté marocain et qui voudraient entrer par la mer.
Côté terre, c'est plus impressionnant.
Voilà donc la double clôture que l'Espagne, ou l'Europe, a mise en place.
Nos petits-enfants seront peut-être sévères sur la façon dont nous traitons la question de l'immigration ...
Après cette petite excursion dans les limites de notre société, nous pouvons retourner avec Mathilde à la frontière. De nouveau il faut discuter ... et nous passons !
Ils sont gentils ces marocains. Ils réclament que l'Espagne leur restituent Sebta. Ils voient que des Français utilisent cette ville pour contourner leur réglementation. Et finalement ils acceptent.
Bon, nous rentrons au Maroc en nous disant que nous n'avons pas utilisé la bonne méthode.
Au Maroc, nous voici à Tétouan, très jolie ville à flan de colline.
Il ne fait pas beau. Mais les techniques modernes savent trafiquer les photos...
Et voici un aperçu de la médina.
Toujours dans la médina, un peu comme à Fès, les tanneries.
En touriste, on aime bien. Mais on peut imaginer les conditions de travail.
Sans parler des questions de pollutions ... qui deviennent secondaires.
Un peu plus loin, le cimetière.
Bien vivant ...
Et, nous voici à Chefchaouen, dans le Rif.
Chefchaouen, la bleue...
Et même vraiment bleue.
Certains disent que le bleu limite les mouches.
Ou une envie de montrer sa différence ?
Pas loin d'ici, Abdelkrim avait proclamé une république, au début du protectorat espagnol, vers 1920. Et la repression orchestrée par le jeune Franco, aidé par le déjà moins jeune Pétain, avait été terrible.
Quelle que soit l'origine du bleu, ici on l'aime.
Et on en remet régulièrement ...
A Chefchaouen, le dimanche, c'est le souk.
Remarquez la tenue traditionnelle des femmes de la campagne, avec les jellabas rayées.
Le dimanche aussi (et sans doute les autres jours), on prend le temps de papoter.
Tous les jours aussi, les touristes, et les coopérants, peuvent s'installer à la terrasse d'un café de la place Uta El Hamam
et regarder passer les gens.
Ville sainte, Chefchaouen fut longtemps interdite aux chrétiens.
Vers 1880, Charles de Foucauld y est entré déguisé en rabbin.
D'autres sont morts d'avoir voulu tenter l'expérience.
Les temps ont bien changé. Maintenant la ville vit en bonne partie du tourisme.
Beaucoup d'artisans à Chefchaouen
notamment dans les couleurs ...
Encore une vue de Chefchaouen, dans la partie qui est restée plus nature.
Et on se quitte.
A la prochaine !